A deux reprises j'ai, dans mes derniers exposés
historiques, terni l'image de Napoléon 1er que j'ai traité d'histrion mégalomane et que
j'ai comparé à Hitler, en disant qu'en 1860 l'empereur des Français était perçu hors
de France, et donc en Savoie, comme nous percevons aujourd'hui Adolf Hitler. J'exposais
cela afin de montrer combien les Savoisiens pouvaient aspirer à devenir Français à
cette époque. Cette comparaison a choqué quelques lecteurs qui m'ont aussitôt fait part
de leur désaccord. Jean-Clément Martin, professeur à l'université de Nantes écrivait
en 1993: " Que feront de Napoléon 1er, coupable d'avoir ordonné encore plus de
morts et de dévastations que la révolution pour sa seule gloire, ceux qui demandent que
le nom du général Turreau (organisateur des massacres de Vendée) soit effacé de l'Arc
de triomphe ? " Claude Monnier, chroniqueur à la Tribune de Genève
renchérissait le 8 mai dernier: " Chaque période change de regard sur les
événements du passé. Dans les années 1820, quelques années après la défaite de
Napoléon, l'empereur passait, hors de France, pour un Hitler sanguinaire, si l'on veut
bien me pardonner cette inversion anachronique. Aujourd'hui, en revanche, il est plutôt
vu comme un grand homme, un grand général, un grand "redessinateur" de
l'Europe." Il est vrai qu'aujourd'hui nous n'avons plus de témoin des massacres
napoléoniens, qu'en sera-t-il de l'image d'Adolf Hitler en Allemagne lorsqu'il ne restera
plus de témoin vivant de sa folie ? Qu'en sera-t-il lorsque six générations auront
passé après sa chute? Je crains hélas que l'image d' Adolf Hitler ne rejoigne en son
pays celle dont jouit le petit Buonaparte en France: le temps et les
"historiens" on fait un grand homme de l'histrion mégalomane qui se fit sacrer
empereur sous le nom de Napoléon 1er !